creationelise

creationelise

Le renard orange

Une image... noir et blanc…un enfant…un vieux banc.

« Tout ça est d’une autre époque » se dit Merlin. « Il suffira d’un petit coup de baguette magique et je transformerai ce petit idiot sur son banc en renard ».

« Il manque de renards dans cette forêt. Il manque surtout la couleur orange. Et puis du rouge, du rose, du jaune… »

« Voyons voir ce qu’il se passe dans l’encrier du gamin. Je vais me servir de sa main pour colorier le paysage. Ensuite et seulement à la fin il deviendra le petit renard roux et curieux dont j’ai besoin. Il faudrait aussi que je fasse de la place. Que j’agrandisse l’espace pour accueillir les oiseaux, les papillons rigolos, tous les animaux…

Reste à trouver comment les faire venir. Il me faut réfléchir. Je pourrais utiliser cette foutue baguette magique mais ça serait trop facile !

Je veux que de ce tableau on ne puisse plus se dégager. Que chacun reste fasciné.

Cela doit avoir l’air vrai. Pour cela il me faut le chant des oiseaux, des grillons, le craquement des feuilles. Il faut que la terre sente bon, des fruits et des fleurs sur les arbres. Tout doit prendre vie, saveur. Que l’on ait envie d’y habiter, que la mousse qui pousse entre chaque pierre réclame qu’on la touche.

Pour cela je dois rencontrer l’enfant… Noir et blanc.

Lui demander comment il s’appelle et s’il veut bien jouer avec moi. Pour l’instant il a l’air bien occupé dans son passé… »

 

Pierre, penché sur son cahier, dans la plus grande des concentrations, s’applique à ne pas faire de ratures. Il écrit un poème. Il rêve de dire ce qu’il a sur le cœur. Il aime les mots. A parlé très tôt. Depuis peu il lit. L’histoire d’un renard orange et malicieux.

 

Merlin ouvre de grands yeux. Le renard vient de lui passer sous le nez, vif comme un éclair.

Est-il possible que le gamin ait entendu ses désirs ?

L’image, noir et blanc, a disparu.

Il n’y a plus d’enfant, plus de banc, plus de cahier ni d’encrier.

Reste la forêt traversée par un renard orange qu’il va falloir retrouver.

 

En s’avançant, Merlin remarque la présence de quelques lettres.

Rouges, roses et jaunes qui s’envolent emportées par le vent. Les lettres forment des mots qui forment une ronde qui, ensemble, se rassemblent pour dessiner sur le ciel un très bel arc en ciel. Elles se mélangent, s’affolent, se cherchent… en quête de papillons, d’oiseaux et d’écureuils. Elles les appellent. Ils accourent…Tous.

Depuis que le renard a traversé le paysage, le monde n’est plus le même. Il s’anime. Il parle aux animaux, aux arbres et aux étoiles.

 

La nuit est tombée. Merlin attend sagement.

Il n’avait pas demandé qui vienne ainsi se mêler la parole.

Il avait souhaité le chant des oiseaux, des grillons, le craquement des feuilles. Pas des mots.

C’est le cadeau du renard à l’enfant, de l’enfant à la vie.

Qui en poème, raconte ce qu’elle a dans le cœur.

renard.jpg

 

 



01/08/2013
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 4 autres membres